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Les insoumis
--> Un jour j'ai écrit ceci
Les insoumis

1
Ils se peut que les hommes conquérants des étoiles
Sur les chemins de Rome aient soulevé le voile
Certains se sont baissés non pas de bonne foi
Mais pour agrémenter le malheur ici-bas
D’autres se sont levés ont crié malandrins
Avant de rebrousser ces chemins incertains

Ils courent et puis s’essoufflent sur les routes les insoumis
Dans les caves de la nuit ils se terrent le coeur transis
Et ils boivent et puis reboivent les vieux rêves empoisonnés
Quitte à rouler sur le marbre pour ne plus se réveiller
Dans le noir accoutumé ils se prennent pour l’océan
Qui rejette à la marée la gangrène des continents
Et des lames maculées se débattent sous leur peau
Y’en a même qui viennent ronger les amarres d’un sanglot
On dirait des cathédrales où se meurt dans la prière
L’aventure plus ou moins sale d’un péché d’une colère
Sur le sable piétiné du parvis incognito
Des gosses apprivoisés bâtissent des châteaux

2
Il est une rangaine que les hommes en question
Charrient comme la Seine celle des bâteaux blancs
Certains les plus fidèles avides d’apanage
Tiennent bien haut l’ombrelle à tout cet équipage
D’autres ont tourné le dos et le tournent encore
Préférant au bâteau le radeau de leur sort

Ils courent et puis s’essoufflent sur les routes les insoumis
Le matin quand c’est fini c’est le vide qui les saisit
Et ils jurent et puis rejurent que l’histoire inachevée
Qu’à force de signatures finira par s’achever
Dans le ciel infiniment ils arrachent des vérités
Dans le bleu qui perd son temps ils se cachent pour pleurer
Mais la faim les prend soudain dans ses griffes de déesse
Sûr qu’il faut gagner son pain à tout prix à toute vitesse
On dirait des capitales où s’écroulent dans la misère
Les épures fondamentales d’une vie d’un mystère
Sur le sable piétiné de la plage incognito
Des hommes endimanchés bâtissent des châteaux

3
Il est donc une place à l’encontre du bien
Et où trône la race de l’homme qui la tient
Certains prêtent main-forte à cette race de cons
Qui fait que de la sorte il en existe tant
Les autres en ont tiré la basse révérence
Qui les a condamné aux pires des souffrances

Ils courent et puis s’essoufflent sur les routes les insoumis
Le soir quand c’est fini c’est de rage qu’ils sont transis
Et quoi dire et quoi redire à ces murs écartelés
Muets comme des veaux de Vire sourds comme des pots rouillés
Dans le gouffre de leur lit ils allument des arc-en-ciel
Pour voir en plein midi la tendresse qui les appelle
Et ils tremblent et s’effarouchent sur leurs chevaux de bataille
Tant qu’ils en ont l’eau a la bouche et des idées plutôt canailles
On dirait des festivals infestés de mélancolie
Et où gueulent dans la cavale la raison la folie
Sur le sable piétiné du trottoir incognito
Des femmes en décolleté batissent des châteaux
©Guy Marchal
Ecrit par alberto, le Mardi 26 Avril 2005, 14:31 dans la rubrique Chansons d'une vie.


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