Tout le monde sait que le temps passe. Pourtant, la prise de conscience des choses éphémères de la vie est plus ou moins forte chez les uns que chez les autres. Beaucoup savent que le temps passe, mais ils prennent à la légère le fait qu’il sont nés pour mourir, et à la limite ils s’en fichent éperdument. Moi non. Lorsque j’ai pris conscience de cette réalité (très tôt dans ma vie, en 1974), cela m’a plongé dans une forte crise dépressive. La petite chanson (1) qui en a résulté (merci à Briget de me l'avoir remise en mémoire), je ne l’ai pas écrite pour la frime, mais par nécessité, comme pour graver cette émotion liée à la découverte de ce fichu temps qui passe, emportant avec lui tout, tout ce qui fait notre vie ! Comment s’accomoder de cette réalité ? Y-t-il une solution ? Jamais un animal ne sera tourmenté par cette réflexion. Au creux de ma crise, en regardant Miraud, le chien qui m’accompagnait partout dans ma campagne, j’enviais sa condition animale, plus que celle des humains (lui au moins n’avait pas besoin de travailler et était logé nourri par son maître). À tout considérer, triste condition que celle des humains ! Pas facile de se regarder dans la glace tout en cherchant un sens à notre pérégrination sur la planète terre ! Mais bonheur de l’espérance, car la promesse de trouver reste évidente pour les chercheurs, ceux qui cherchent vraiment de tout leur coeur ! Oui : il est impossible qu’un être humain cherchant Dieu de tout son coeur ne le trouve pas !
Dans cette grande ville j’aimerais bien trouver Quelqu’un qui puisse me dire où vais-je te trouver Au détour d’une rue avec les bras croisés Des enfants me saluent où vais-je te trouver
Refrain Je n’suis pas le bon Dieu je n’ai que mes deux yeux c’est pas miraculeux Si avec tes doux yeux ton regard en feu ce soir je te veux A ton dernier sourire juste avant de partir tu voulais bien me dire Que j’aurais dû choisir et ne pas trop courir j’aurais voulu mourir Pourtant tu savais bien ton amour et le mien s’épanouissaient sans fin J’étais là dans mon coin en te tendant les mains alors tu me reviens
Avec pour tout bagage que l’envie de t’aimer J’ai suivi ton sillage où vais-je te trouver J’ai pas envie de dire le mal que je t’ai fait Pourtant c’est pas pour dire j’étais pas le premier
Quand il pleut je regarde Par la fenêtre Et je vois couler Des larmes Sur ton visage (bis) Je sais que là-bas La pluie vient trop tard Alors dépêche-toi Viens plus près de moi Raconte raconte-moi dis Une belle histoire
Je m’souviens quand même Des soirs d’orage Tu glissais ta peine Entre les pages De ma mémoire (bis) La pluie de juillet Mouillait le couplet Du temps triste à pleurer Gris à tout jamais Alors j’te racontais dis Une belle histoire
Je m’souviens quand même De ton sourire De ta voix tes je t’aime Et même pire Et même pire (bis) Je sais que là-bas L’amour vient trop tard Alors dépêche-toi Va plus loin de moi Raconte raconte-lui va Une belle histoire
Quand il pleut je regarde Par la fenêtre Et je vois couler des larmes Sur mon visage (bis)
Nuremberg, le 14 juillet 1977
Oh je m’aperçois que mes 14 juillet d’anton n’étaient pas roujours roses ! Conséquences de ceux qui partent à l’étranger peut-être...Mais depuis que j’ai quitté mon pays et que je vis en Allemagne, j’ai appris, non seulement à manger sans pain et sans fromage, mais aussi à travailler avec le sourire les jours fériés !
Quand j’ai quitté mon pays J’ai laissé pleurer ma mère J’ai laissé pleurer mon père Abandonnés sous la pluie Quand j’ai quitté mon pays J’ai gardé au fond du coeur L’image mouillée de pleurs De la chambre où j’ai grandi L’amour m’a pris m’a brûlé l’esprit Et mon âme se condamne À suivre celle qui m’ensorcelle A rire ou à pleurer d’amour
Quand j’ai quitté mon pays Il m’est arrivé souvent De penser à mes amis Qui laissent passer le temps Quand j’ai quitté mon pays Je les ai perdus de vue Ils ne m’ont plus reconnu Quand je suis rentré vaincu Le temps passé me laisse vieilli Comme un fruit tout desséché Les yeux vidés par tant de pitié Pour la fille qui a tué l’amour
Quand j’ai quitté mon pays La vie m’a donné sa main Je l’ai suivie dans la nuit Sans trouver le bon chemin Le temps passé me laisse vieilli Mais la vie n’a pas changé Il y a ma mère il y a mon père Qui sourient pendant que moi je pleure
Pour la première fois Ton âme vagabonde Par les champs et les bois En pleurant dans sa ronde Le printemps qui s’enfuit Les élans de tendresse Les mille et une nuits Qui voilent ta jeunesse
Pour la première fois Il pleut sur ton visage Sur ta robe de soie C’est la faute aux nuages Tu te laisses emporter Par l’orage qui passe Si au moins tu savais Que les tourments s’effacent
Il faut chanter et croire encore À des étés tout comme avant Il faut chanter et ne jamais Se retourner sur le passé Il faut chanter
C’est peut-être le vent Qui te prend dans ses bras C’est peut-êre son nom Qu’il murmure tout bas Quand il n’y a plus rien Plus l’ombre d’un espoir Quand le soleil s’éteint Ton coeur s’habille de noir
Il faut chanter et croire encore
À des étés tout comme avant
Il faut chanter et ne jamais
Se retourner sur le passé
Il faut chanter
C’est peut-être cet air Qui fait briller tes yeux C'est peut-être l’hiver Qui refroidit l’adieu Pour le temps qui se meurt Plein de mélancolie, Ma douce mélodie Réchauffera ton coeur
Il faut chanter et croire encore
À des étés tout comme avant
Il faut chanter et ne jamais
Se retourner sur le passé
Il faut chanter
1 Le diable mort assassiné A l’aube bleue de tous les temps Les bras ouverts à la pitié Du pitre monstre de satan Agite encore de sa croix Son sabre rouge sanguinaire Sanguinolent dans le crachat De ma blessure de misère Mathématique de gerçures Où je calcule la douleur Où s’accumulent à ma mesure Des quantités de casse-coeurs Ô Dieu des temps démesurés Mesure l’antre d’Arcadie Où l’homme meurt avec sa plaie Sur le grabat de l’agonie Et cette soeur qu’on vient chercher A la veillée des soirs de pluie Cette moitié qui se défait A la lueur d’une insomnie Mélancolie de l’âme soeur A la façade de néant Où s’entrelacent comme un coeur Les tresses bleues de l’illusion
2 Je suis l’homme habillé de nu De nymphes mornes apprivoisées Nymphomane de l’inconnu De l’inutile vérité Ma cabane c’est l’Acropole Où croulent les pâles étoiles Tambourinant la farandole Depuis le temps du premier bal Cathédrale de fanfreluches Où je m’invente mes prières Où je blasphème les perruches Et leurs perroquets de bréviaires Ô Dieu de la fécondité Arrête ta valse féconde La musique de la destinée N’a pas germé comme à la ronde Les nénuphars de noir plastique Bien épanouis sur les phonos Qui bradent leurs sons maléfiques En cataractes de grelots Aux avatars ébouriffés Du simulacre de combat Aux vieux routiers dévergondés Qui se relâchent sur le tas
3 Regardez-moi se dessiner En frime rose ce tableau Métamorphose du péché De la bergère et son troupeau Filant sa laine sous la lune Ecarquillée sous sa carcasse Où passe comme une rancune Une lueur un peu fugace De figurants défigurés Où je figure à ma manière Où je repère à la ramée Les héros de la boutonnière Ô bergère à la face d’ange Epanche ta chaste froidure Majuscule d’un autre temps Aie pitié de ta pourriture Et ces moutons tout moutonnés Comme une mer où bat le roc Où bavent des épaves nées D’une croisière d’équivoques Barques futiles au bois gercé Par les années qui se trimbalent Vous coulerez à la marée De la dernière mer étale
Entre nous la vie C’est du pain en vitrine C’est du jazz en sourdine C’est ta main qui se tend Là-bas Là-bas la vie C’est un bout de nuage Un affreux corps en nage Un oiseau de passion Qui s’en va Entre nous la vie C’est d’la joie raccolée A la gare des paumés C’est d’la guinche à gogo De la came à fiasco C’est le guide des nuits Habillé de mes nuits C’est le noir accroché Au plafond des années Et qui donne le ton Et qui donne le ton Mon amour Mon amour
Entre nous la vie C’est du coeur en remise C’est du pic à la mise C’est ta main qui se tend Là-bas Là-bas la vie C’est du bath portefeuille Du trèfle à mille feuilles Du carreau cotillon Sous les doigts Entre nous la vie C’est du toc trafiqué A l’usine d’à côté C’est d’la guigne têtue De la poigne férue C’est la gueule des jours Qui s’étiolent d’amour C’est la claque battant Les fenêtres du temps Et la porte du coeur Et la porte du coeur Mon amour Mon amour
Rajout : Je n’ai pas toujours été chrétien. Il m’a fallu exactement trente années avant que je capitule et que j’accepte l’existence de Dieu ! Les chansons que je mets dans cette rubrique ont été écrites pendant la fin de cette période de luttes et de recherche. Elles veulent simplement rapporter dans ce site le cheminement de ma pensée qui a abouti à la découverte de Dieu “Terre au secours” fut la dernière de la série. Après avoir écrit cette chanson dans une petite chambre sous les toits de Paris, Dieu s’est révélé en me donnant la conviction inébranlable de son existence. Un peu comme si vous touchiez de la main le fil d’une clôture électrique, vous recevez une décharge qui se répand brusquement dans tout le corps. Là vous êtes informé ! (c’est dans ce sens que je parle d’une conviction inébranlable). Si quelqu’un vous demande ensuite : “Ça fait quoi de toucher une clôture électrique ?” Vous lui dites alors qu’il n’a qu’à toucher lui-même le fil ! Le fil, on le voit, tandis que le courant, on ne le voit pas. S’il y a une indication, on la lit ou on ne la lit pas, ou on n’y croit pas. Alors au risque de se perdre dans des explications sans fin, le mieux, me semble-t-il, est de faire sa propre expérience.