© Alberto
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Aux soixante-huitards
Jusqu'à ce jour d’aujourd'hui, vous avez vécu sans barrières. Emportés par vos pulsions personnelles, vos désirs et votre énergie, vous avez vécu avec la conviction que les barrières qui se trouvaient sur votre route, il fallait les détruire. Cette individualité se retrouvant fatalement dans chacun, c'est toute une société qui est (ou a été) à votre suite, moi compris ! A un moment donné de l'histoire, infailliblement, Mai 68 devait arriver. Et il est arrivé !
Aujourd’hui, 40 ans après, quelle chance nous avons d’être encore en vie ! nous ces anciens ! Mais que nous sommes fatigués !... Cheveux gris ou chauves, des rides au front... Sur les lèvres toujours le verbe, mais le sourire un peu plissé, et le coeur... le coeur balancé, lourd... Cela me fait penser au mal de mer ! Quant à l’esprit... l’esprit s’en est trouvé formaté par les idées des temps modernes. Aujourd’hui, arrivés dans les temps post-modernes, le simple bonheur d’être encore en vie devrait nous inciter à nous remettre en question, car il nous est encore possible de regarder en arrière et de méditer le chemin parcouru. Cela s'appelle faire le point. C’est un sale boulot dans lequel nous ne devons pas nous éterniser, mais qui permet d’avancer plus sûrement et plus sagement vers l’avenir ! Où en sommes-nous ? Sommes-nous tranquilles, calmes, l'esprit disposé à la réflexion ? Ou bien sommes-nous tourmentés, mal dans notre peau, agités comme une feuille par le vent d’automne ? Que devient notre individualisme ? Sommes-nous ce nageur intrépide qui s’est lancé dans une traversée folle et qui se retrouve au milieu des eaux à bout de souffle, en train de se débattre, face à un horizon incertain, plus lointain qu’il ne l’aurait cru et qui n’en finit pas de reculer à chaque brasse ?
Quoi qu’il en soit, à ce point, restons respectueux de nous-mêmes, ne nous faisons pas de mal. Si nous avons gardés au coeur "l’honnêteté" comme valeur motrice, n’ayons pas trop honte d’avoir l’âme héroïque ! Ne sommes-nous pas de la race de Dieu ?
Simplement, que faire quand nous sommes fatigués ? Quand plus rien ne marche ? Et quand aucune réponse à nos questions ne vient nous satisfaire ?
Il n’y a qu’une solution : se plier aux exigences de la condition humaine. Il faut jeter une pierre dans l’eau où Narcisse est en train de contempler son visage. Car cela suffit ! C’est assez ! On ne peut pas passer sa vie à regarder son nombril et n’écouter que soi, que ses idées. On ne peut pas passer sa vie non plus à contempler les ronds dans l’eau, aussi fascinants soient-ils...
Quelqu’un a écrit : En tournant autour de moi, comme sur un manège, j’ai bien vu le monde autour de moi, mais il était flou et il m’a fait tourner la tête ! L’écoute du monde donne la nausée, et en fin de compte, l’on peut se sentir comme un étranger sur la planète.
La mer, qu’on voit danser, est une image de l’éternité plaisante à l’âme et qui fait vibrer les coeurs. Par contre, vouloir atteindre l’autre bord d’un océan à la nage relève de la folie humaine. Jouer avec sa vie est permis, toutefois, les exemples multiples montrent que les excès conduisent à la destruction. Si nous n’en tirons pas les enseignements, que reste-t-il à faire ? Que reste-t-il à espérer ?
Un monde sans sagesse a-t-il un avenir ? Je ne crois pas. Or n’est-ce pas la sagesse qui peut nous aider à prendre enfin conscience de certaines choses que nous refoulons depuis longtemps, comme l’idée de Dieu ?
Si la morale s’en est allée, la sagesse aussi ! La morale peut s’apprendre, mais la sagesse non : elle s’acquiert. Peut-être que l’apprentissage de la morale conduit à la sagesse. Je pense que oui, pourtant ce n’est pas la morale que je prêche.
La sagesse nous aide à accepter enfin l’idée d’un Créateur ! Est-ce sage de croire que le monde est le produit du hasard ? Bien sûr que non ! Sans sagesse pas de Création ! La sagesse ne peut venir que de Dieu...
La sagesse nous aide à prendre conscience de notre petitesse, elle nous aide à relativiser notre place si infime dans le grand univers. Elle peut nous donner le vertige ou une certaine angoisse, comme lors d’un baptême de l’air. Mais c’est elle qui nous aide à retrouver enfin le sol, la terre sous nos pieds. Elle nous aide à retrouver notre dimension humaine, elle nous ouvre les yeux face aux dimensions divines. Elle nous redonne le sourire, parce qu’elle est un baume pour l’âme. Elle nous aide à regarder l’autre et à nous mettre à son écoute. Elle nous apprend à dialoguer réellement. Elle nous place sur une route sûre et nous donne un nouvel élan.
"Celui qui trouve la sagesse a trouvé la vie". (Proverbes 8.35)
"Le commencement de la sagesse, c’est la crainte de Dieu". (Proverbes 9.10)
Tu veux en savoir plus sur la sagesse ?
Dans la Bible, la sagese est personnifiée, tu veux savoir en quelle personne ? En Jésus, bien sûr ! Lis le chapitre 8 du livre des Proverbes.
Proverbes 8.22 :
"L’Eternel m’a possédée au commencement de ses voies, avant ses oeuvres les plus anciennes".
Note de la Bible Segond : "Ici, la sagesse est infiniment plus qu’un attribut divin ou une expression de la volonté de Dieu pour le bien de l’homme : elle est une préfiguration précise de Christ".
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