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"Il se retira du milieu d'eux"
Ceux qui aiment Dieu ne courent pas les rues, ni les océans, ni les mers, on les appelle les chrétiens, mais cette appellation se trouve tellement galvaudée et mal comprise, que se reconnaître ouvertement de cette communauté devient un acte presque héroïque. Heureusement, on dit que tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu, qu'ils se rassurent donc !
En photographiant dernièrement un jeune garçon seul sur un radeau, je m'identifiais à lui. "C'est ainsi qu'est la vie chrétienne, me disais-je, tu connais beaucoup de monde, tu communiques, tu aimes autant que tu le peux, mais la traversée se fait en solitaire. Tu fais des choses, tu accompagnes, tu relèves, tu soignes, tu es avec plein de monde, mais la traversée se fait en solitaire. Même avec les tiens, tu restes seul. De ce qui est ton monde intérieur et invisible, tu restes seul sur ton radeau. Tu dois te débrouiller"... Il n'y a pas longtenps à la télé, en évoquant le dépeuplement des provinces au profit des villes, quelqu'un expliquait que paradoxalement, on était moins seul à la campagne qu'à la ville ; plus les villes grandissent, plus la solitude grandissait.
Oui, plus les vaisseaux grandissent... A propos de grands vaisseaux (du Titanic à l'Airbus A380), suppose-t-on que les athées naviguent sur les grands paquebots ? Une choses est sûre : c'est plus cher ! Ça peut être dangereux aussi !
Et les philosophes, eux, où naviguent-ils ? Je ne sais pas. Mais je sais où ils se trouvent : à la fnac ! A la pléiade... (chez Leclerc aussi). Et... et... à Athènes. La crème de la crème ! Imaginez l'Académie Française... Le summum du savoir ! Les grands sont toujours sous une coupole, dans un bel habit, dans une belle maison avec des colonnes, une sorte de temple.
Au temps de l'apôtre Paul, les discoureurs du siècle se rencontraient régulièrement à Athènes, à l'aréopage. C'est dans ce haut lieu qu'un jour, Paul fut convié, au milieu des philosophes épicuriens et stoïciens.
Le savoir des hommes contre le savoir de Dieu. Le discours de Paul à Athènes est intéressant (lire). Ici, l'apôtre ne se présente pas comme devant les gens de Rome : "Paul, serviteur de Jésus Christ, appelé à être apôtre, mis à part pour annoncer l'Évangile de Dieu reçu non par des hommes mais de Dieu" (Romains 1,1). Ni comme les gens de Galates : " Je vous déclare, frères, que l'Évangile qui a été annoncé par moi n'est pas de l'homme; car je ne l'ai ni reçu ni appris d'un homme, mais par une révélation de Jésus Chris" (Galates 1.11)... A Athènes, devant les philosophes épicuriens et stoïciens, le discours de Paul sera un modèle pour nous croyants du 21e siècle. Puisque la divinité les intéresse, l'apôtre développera ce qu'est la véritable divinité. Dans cette description de la véritable divinité, il ne pouvait manquer le passage de la résurrection de Jésus, ce qui fait le centre de son Evangile. Mais tout apôtre qu'il est, en apportant le témoignage de la résurrection du Christ, il fera l'expérience du jeune garçon solitaire sur le radeau. Oui, car la Bible rapporte que "lorsqu'ils entendirent parler de résurrection des morts, les uns se moquèrent, et les autres dirent: Nous t'entendrons là-dessus une autre fois. Ainsi Paul se retira du milieu d'eux !" ...
... Il se retira du mileu d'eux... parmi toute la Bible, ces quelques mots sont incontestablement des plus importants... et en même temps des plus terribles. Oui, parce que lorsque l'apôtre se retire du milieu d'eux, n'est-ce pas en même temps Dieu qui se retire du milieu d'eux ?
Et savez-vous qu'il y a jugement inévitable lorsque Dieu se retire d'un lieu ? L'enfer est le lieu où Dieu est radicalement absent. La terre deviendra elle-même un lieu de jugement quand Dieu s'y sera complètement retiré. Ce n'est pas encore le cas : tant qu'il y aura des chrétiens !
Paul à l'aréopage d'Athènes
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