Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
Soutenez le Secours populaire
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

Il a fallu qu’un jour Dieu fasse l’homme !

“Cherchez et vous trouverez, frappez et l’on vous ouvrira”
Session
Nom d'utilisateur
Mot de passe

Mot de passe oublié ?

© Alberto
© Photos et textes. Tous droits réservés.
Recherche

Archive : tous les articles
La Création de l'Homme
--> Caractère unique de l'homme

Au lieu de me perdre dans des explications, je préfére donner la parole au pasteur et professeur Jules-Marcel Nicole, bien connu des étudiants de l'Institut Biblique de Nogent. Voici un extrait tiré de son livre "Précis de doctrine chrétienne", page 77 à 82, dans lequel il est question de la création de l'homme et de son caractère unique par rapport à l'animal.

La Création de l'Homme

1. Caractère unique de l'homme

Le texte de la Genèse présente l'homme comme un être à part. Au premier chapitre, le verbe créer n'est employé qu'au v. 1, pour les cieux et la terre, au v. 21 pour l'apparition de la vie animale, au v. 27 et cela à trois reprises, pour la formation des êtres humains. Ailleurs, l'auteur se sert du synonyme faire qui n'est pas réservé à une activité divine et qui n'implique pas néces­sairement que quelque chose surgisse du néant. Le récit du chapitre 2 nous montre que l'Éternel a façonné l'homme en utilisant l'argile terrestre ; à cet égard l'homme n'est pas tiré de rien mais il y a création quand même, car Dieu lui a insufflé un souffle vital  ; il y a là formation d'une personnalité (d'une âme vivante), de quelque chose d'inédit au sein de notre monde.
Ainsi l'être humain n'est pas un animal perfectionné – ou perverti – , mais le résultat d'une intervention spéciale de Dieu.
Physiquement l'homme est un mammifère, à bien des égards d'ailleurs défavorisé. Il est sans protection naturelle contre le froid, dépourvu de moyens de défense (Cornes, griffes, etc.), relativement faible, lent et mala­droit. Il a sur le plan physique trois grands avantages  : la main, libérée pour l'action en raison de la position érecte du corps, la langue et surtout le cer­veau. Ces particularités assurent à l'homme une supériorité indéniable sur les animaux au plan intellectuel, encore que pour l'instinct il leur soit inférieur. Il est seul à faire preuve d'invention individuelle, seul capable de raisonne­ment abstrait, seul en mesure de transmettre à ses descendants le résultat de ses découvertes. Cela lui a permis de dompter « toutes les espèces de bêtes sauvages, d'oiseaux, de reptiles, d'animaux marins » (1).
Mais c'est surtout aux points de vue moral et religieux que la ligne de démarcation est nette. Pour autant que nous pouvons nous en rendre compte, l'animal n'a pas le sens du bien et du mal, il n'est pas responsable. Il ne peut être traduit devant un tribunal que dans une comédie burlesque (2). S'il est parfois donné en exemple dans la Bible – « va vers la fourmi, paresseux... et deviens sage » (3) –  c'est pour encourager le lecteur à faire par devoir ce que la bête fait par instinct. De même, s'il nous est dit que « les petits du corbeau crient vers Dieu», ou que « les lionceaux demandent à Dieu leur nourriture » (4), nous ne devons pas voir là l'expression d'une prière. Cela s'inscrit dans la dépendance générale de la création vis‑à‑vis de la Providence. François d'Assise prêchait aux oiseaux, heureusement il a fait beaucoup mieux que cela. Jésus lui‑même, les prophètes et les apôtres ne se sont jamais livrés à ce genre d'exercice. Certes, le Seigneur s'occupe de toutes ses créa­tures et pourvoit à leurs besoins avec sollicitude, mais « il ne se met pas en peine des boeufs » (5). Il n'est pas normal de maltraiter les bêtes : « Le juste prend soin de son bétail » (6). Mais toute tentative d'estomper la différence radicale qui existe entre un être humain et ceux qu'on appelle bien à tort « ses frères inférieurs » ne s'accorde pas avec l'Évangile. Cela va plutôt dans la ligne de la philosophie hindoue avec tout ce qu'elle peut avoir de fâcheux.
Dans un précis de doctrine, nous n'avons pas à discuter de l'évolution sur le plan biologique. Je renvoie le lecteur aux ouvrages écrits à ce sujet par plus compétents que moi (7). Bornons‑nous à déclarer qu'on ne peut, sans trahir la vérité scripturaire, considérer l'homme comme un simple aboutissement de ce processus (8).
Que faire alors de ceux qu'on appelle les « hominidés » et dont on a retrouvé les vestiges dans divers continents : hommes de Néanderthal, de Cro‑Magnon, Pithécanthropes, Sinanthropes, Australopithèques, etc. ?
Sur le plan biblique la réponse est simple  : si ce sont des hommes vérita­bles, ils sont descendants d'Adam et d'Eve. S'ils constituent des espèces préa­damites, ils n'appartiennent pas à l'humanité (9).
Quant à la manière dont la formation de l'homme et de la femme nous est relatée au chapitre 2 de la Genèse, il me semble que le plus simple, jusqu'à nouvel ordre, est de s'attacher au récit tel qu'il est, sans d'ailleurs pour autant taxer d'hérésie ceux qui le prennent dans un sens figuratif. On peut trouver dans la littérature du Moyen‑Orient des parallèles à la formation de l'homme avec de l'argile terrestre – encore que de notables différences sont à signaler – mais la manière dont la femme a été façonnée à partir de la côte d'Adam est sans aucun équivalent dans les autres textes anciens. On ne saurait donc y voir une adaptation monothéiste de mythes couramment reçus, et l'inter­prétation littérale apparaît comme la plus naturelle (10).
 
Quant à la date de l'apparition de l'homme, il est impossible, au point de vue bibli­que, de la fixer. En mettant bout à bout les chiffres des années des patriarches, l'arche­vêque Usher était arrivé à l'an 4004 av. Jésus‑Christ. Les Israélites, pour qui notre année 1979‑1980 correpond à l'an 5740 du monde, ramèneraient l'origine à l'an 3761 av. Jésus‑Christ. La chronologie de la version des Septante la reculerait jusqu'en 5420 av. Jésus‑Christ, mais elle impliquerait que Mathusalem ait survécu de deux ans au déluge, ce qui serait absurde. D'autre part cette version mentionne entre Arpakchad et Chélah (11) un chaînon intermédiaire, Qainân, qui n'est pas mentionné dans le texte hébreu, mais qui figure dans la généalogie du Christ donné par Luc (12). Si nous croyons à l'inspiration de Luc, nous devons donc admettre que Qainân a existé, et que la liste de la Genèse, dans le texte hébreu, comporte une lacune. Si elle en comporte une, elle peut en comporter plusieurs, et nous perdons tout point de repère pour la date de la création de l'homme. De ce côté, nous n'avons donc pas à faire de complexe lorsque les savants la font remonter à des dizaines de milliers d'années, tout en observant que les zéros qu'ils alignent ne leur coûtent pas grand'chose.

Tous les êtres humains descendent du premier couple Adam et Eve. Celle‑ci a été « la mère de tous les vivants » (13). Cela n'apparaît pas seulement dans la Genèse, mais nous est confirmé par l'apôtre Paul et par Jésus lui­-même (14). Cela soulève certains problèmes (15).
Mais cette origine commune garantit fort bien l'unité de l'espèce humaine. Biologiquement cette unité est attestée par le fait qu'un homme de n'importe quelle race peut s'unir par le mariage à une femme de n'importe quelle autre race, et donner naissance à des enfants féconds. D'autre part, d'après la Bible, Dieu a fait « que toutes les nations issues d'un seul sang habitent sur toute la surface de la terre » (16). Dans notre siècle où la lutte contre le racisme est si dramatique, il vaut la peine de souligner une telle affirmation. Nous ne savons pas exactement d'où viennent les différences entre les races. Peu importe. Tous les hommes appartiennent à la même espèce, tous participent en principe à la même dignité par la volonté du Créateur, tous sont solidaires dans la chute et dans la rédemption (17).

2. L'Homme à l'image de Dieu

Ce caractère distingue l'homme de tous les êtres créés (18). Le mot traduit par image est tiré d'une racine qui veut dire tailler, ciseler il peut s'appliquer à une sculpture, à un bas‑relief (19) de toute manière à une représentation visible. Le mot grec correspondant a donné en français icône.
On a discuté pour savoir en quoi consiste cette ressemblance. Le fait que Dieu ait insufflé au premier homme un souffle de vie (20) semble capital. Sans être le moins du monde une émanation divine, l'homme est un être susceptible d'avoir des relations privilégiées avec Dieu, d'entrer en dialogue et d'être en communion avec lui. Cela implique une personnalité capable de choisir, de vouloir, d'aimer.
Jésus, en soulignant que « l'Écriture appelle dieux ceux à qui la parole de Dieu est adressée » (21), nous oriente dans ce sens. L'apôtre Paul nous rappelle que nous sommes de la race de Dieu et il en conclut que « nous ne devons pas penser que la divinité soit semblable à de l'or, à de l'argent ou à de la pierre» (22). En d'autres termes, notre ressemblance avec Dieu nous permet, par ricochet, d'écarter les fausses représentations que les hommes ont ima­ginées (23).
Il ressort de l'Écriture que cette image divine subsiste en l'homme malgré la chute. Le Seigneur déclare à Noé qu'il réclamera notre sang à tout animal et à tout homme qui pourrait le verser. « Car, ajoute‑t‑il, Dieu a fait l'homme à son image» (24). Tout être humain a donc une valeur immense, même s'il n'est pas du nombre des rachetés. La même conclusion s'impose à la lecture de l'épître de Jacques. Nous ne pouvons décemment, de la même bouche, « bénir le Seigneur notre Père et maudire les hommes faits à l'image de Dieu » (25). Ceux que « l'Écriture appelle des dieux » et dont Jésus invoquait l'exem­ple étaient précisément des coupables (26). La parole de Paul « nous sommes de la race de Dieu » s'applique entre autres à ses auditeurs païens, et c'est un poète païen qui avant lui, l'avait prononcée (27).
D'autre part il est certain que cette image a été gravement altérée par la chute. Les réformateurs ont surtout insisté sur ce point. Calvin déclare « Bien que nous confessions l'image de Dieu n'avoir point été tout à fait anéantie et effacée.., si est‑ce qu'elle a été si fort corrompue que tout ce qui en est de reste est une horrible difformité » (28) ! Nous sommes plutôt des caricatures que des représentations valables. Pour que nous retrouvions une véritable ressemblance, il faut que nous revêtions « l'homme nouveau qui se renouvelle selon l'image de celui qui l'a créé » (29). Par Jésus‑Christ, qui est l'image éternelle et parfaite du Dieu invisible (30), et par l'action de son Esprit, nous sommes transformés de gloire en gloire en la même image (31). Ainsi nous ne refléterons plus seulement la nature divine par la structure de notre personnalité, mais aussi par le caractère de notre vie, en attendant le jour de la résurrection où nous porterons sans réserve « l'image du céleste » (32).
 
Jules-Marcel Nicole, Précis de doctrine chrétienne, (pages 77 à 82) (biographie)
 
Références :
 
1.  Jq. 3.7.
2. Par exemple, Racine, Les Plaideurs, Acte 3, Scène 3.
3. Prov. 6.6.
4. Job. 38.41 ; Ps.104.21.
5. 1 Cor. 9.9. Le texte même de la Genèse souligne que parmi tous les animaux, Adam n'a pas trouvé de partenaire digne de lui (Gn. 2.20).
6. Prov. 12.10.
7. Par exemple, Louis Vialleton, L'illusion Transformiste, Paris, 1929. D. Vernet, La Science et la Bible, 3ème éd. Guebwiller, 1978. D. Verriet, L'Homme face à ses origines, La Bégude‑de‑Mazenc, 1980.
8. Le transformisme, tel qu'il était présenté par Ch. Darwin, semble aujourd'hui insou­tenable. Plutôt que de supposer des changements lents et progressifs, les évolution­nistes d'aujourd'hui envisagent qu'il y a eu des mutations, c'est‑à‑dire de brusques surgissements d'espèces nouvelles. Mais si des changements peuvent se constater à l'intérieur des espèces, des mutations comme celles qui seraient nécessaires pour expliquer les prodigieuses différences entre les classes de la botanique et de la zoo­logie n'ont jamais pu être observées.
Les évolutionnistes ne sont pas tous athées. J'en connais même qui sont partisans de l'inspiration plénière et de l'inerrance de l'Ecriture. Ils considèrent que le Seigneur a pu se servir de « mutations » pour faire surgir successivement des espèces nouvelles, et en fin de compte l'homme. L'argile dont il est question dans Genèse 2.7 serait quelque « préhominiens
», profondément transformé pour devenir Adam ! C'est ce qu'on appelle révolution théiste, c'est‑à‑dire contrôlée par Dieu, et qui au point de vue religieux ne serait pas en contradiction flagrante avec la créationnisme. Si cer­tains frères en Christ ont cette conception, c'est leur affaire !
Sur le plan de l'exégèse, elle me paraît peu satisfaisante. Les plantes, comme les bêtes sont présentées comme réparties « selon leur espèces
», ce qui concorde d'ailleurs avec nos observations scientifiques.            
9. L'alternative reste ouverte pour ceux qui voient dans le récit de la création une composition littéraire non chronologique ou dans les six jours de longues périodes. Ceux qui admettent que le récit de la Genèse nous relate le rétablissement de la terre après l'ère glaciaire sont obligés de voir dans ces fossiles des êtres qui n'étaient pas encore des hommes, même s'ils étaient supérieurs aux singes.
10. Voir à ce sujet H. Blocher, Révélation des origines, p. 93,94. 11 penche pour l'inter­prétation figurative, sans d'ailleurs être catégorique ; il comprend que certains tien­nent au sens littéral, mais leur rappelle opportunément qu'ils doivent y ajouter la richesse du symbole.
Les récits Babyloniens de la création mentionnent qu'il faut égorger un dieu, puis mélanger la chair et le sang de ce dieu avec de l'argile, pour que le dieu et l'homme se trouvent mélangés (Mythe d'Atrahasis, 208‑212, dans le Trésor spiri­tuel de l'humanité. Les religions du Proche‑Orient Asiatique, texte traduit par René Label, p. 29, de même Poème Babylonien de la Création, 6eme tablette 31‑34, id. p.60).
11. Gn. 11.12,13.
12. Lc. 3.36.
13. Gn.320.
14. 1 Cor. 15.22,4549 ; Mc. 10.6.
15. Entre autres celui, bien éculé, de savoir ce qu'il en est de la femme de Caïn (Ga.4.17). La Bible n'est pas censée répondre à toutes les questions sérieuses ou sottes que nous pouvons nous poser. Elle nous révèle ce qu'il nous est salutaire de savoir. Puisqu'elle est muette sur l'origine de la femme de Caïn (et de la femme de Seth Gn. 4.26) c'est que cela n'importe guère à notre foi, même si cela provoque notre curiosité. Echafauder des hypothèses à ce sujet, après tant de siècles, ne nous mènerait à rien. Nous pouvons vivre et mourir en paix sans cette information !
16. Act. 17.26.
17. Rom. 5.12‑21.
18. Même peut‑être des anges, à propos desquels cela n'est pas affirmé. Nous ne vou­drions cependant pas être catégorique, car dans la félicité éternelle, nous sommes destinés à leur être semblables, (Lc. 20.36). Nous n'essaierons pas de déterminer quelles peuvent être les nuances entre les deux termes, image et ressemblance em­ployés dans Gn. 1.26,27. Cela risquerait de nous faire aboutir à des subtilités contes­tables.
19. Nb. 33.52, les images en métal fondu des dieux cananéens, Ez. 2114, les bas­-reliefs représentant les Chaldéens.
20. Hébreu nechama, Gn. 2.7. Le terme est employé ailleurs, soit en parlant du souffle de Dieu, ou du souffle de l'homme, jamais à propos des animaux.
21.  in. 10.35.
22. Act. 17.28,29.
23. K. Barth, dans son désir de maintenir que Dieu est celui qui est « tout autre », refuse toute analogie entre l'essence de Dieu et la nôtre. Il n'accepte qu'une analogie de relation. Pour lui l'image divine consiste dans le fait que nous avons été créés homme et femme, donc comme des êtres qui sont reliés entre eux, ce qui ressemble aux liens qui unissent entre elles les trois Personnes de la Trinité, et que le Seigneur veut bien établir avec ses créatures. (K. Barth, Dogmatique III, 1‑2 §41,2, Fasc. 10 p. 197‑220). Il y a du juste dans cette conception, mais elle est un peu trop limi­tative.
D'autres ont vu l'image de Dieu dans la domination que l'Eternel a confiée à l'hom­me « sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre » (Go. 1.26). L'homme serait le représentant de Dieu vis‑à‑vis des autres créatures. Comme le dit H. Blocher (Révé­lation des origines, p. 84) ceci « ne semble pas appartenir à la définition de l'image...
c'en est plutôt la conséquence ».
24. Gn.9.5‑7.
25. Jq.3.9,10.
26. Jn. 10.34. II s'agit des grands, appelés à une situation d'autorité et que le Seigneur menace, parce qu'ils n'agissent pas selon la justice, Ps. 82.5‑7.
27. Act. 17.28,29.
28. Calvin, Institution Chrétienne, I. 15.4.
29. Col, 3.10.
30. Col. 1.15.
31. 2 Cor. 3.18.
32. 1 Cor. 15.49
.
 
Ecrit par alberto, le Jeudi 30 Octobre 2014, 19:04 dans la rubrique Tribune des théologiens.
Repondre a cet article


Version  XML  - Cette page est peut-être encore valide XHTML1.1 et CSS sans tableaux.


Ce site est référencé sur le
Top Chrétien Francophone