Okay, mais maintenant tournons la page !
Jean d'Ormesson et Johnny Halliday sont morts. Comme beaucoup, je crois que leur mort marque résolument "la fin d'une époque". D'ailleurs, si la plupart des Français fondent en larmes, cela veut bien dire que quelque chose de grave s'est passé ! Même si l'on ne comprend pas encore, il y a ce sentiment profond qui remonte du coeur, annonciateur d'un deuil lourd à porter.
La disparition de ces personnages adulés et aimés par tout un peuple ont leurs sources au 20e siècle. Avec eux, disparaît la génération emblématique des années soixante-dix avec toute sa culture. Et le 21e siècle ouvre doucement ses grandes portes, mais sur quelle culture ? Et sur quel avenir ? Voilà l'interrogation que ce sentiment profond exprime avec une tristesse partagée : la conviction au fond qu'une page est en train de se tourner.
"Vivre pour le meilleur, pour l'amour" chantait Johnny. C'était cet instinct profond, pur de sentiment, pur du désir de vivre, qui ressortait souvent dans la bouche du chanteur et qui faisait se rallier tout un peuple. Instinctivement, l'amour est le bon chemin ! Quand même, tous ceux qui ont un coeur honnête et bon le reconnaissent ! L'amour cependant, vient de loin et fait son chemin, l'amour n'a pas envie de s'arrêter. L'amour va plus loin que la mort ! L'idole des jeunes avait-il ressenti ce sentiment à force de vivre ? Quoi qu'il en soit, l'on finit par comprendre pourquoi Johnny portait toujours cette petite croix*, bien visible, comme pour montrer à tous quelque chose de bien plus profond concernant cet amour : le Christ, mort d'amour pour nous ! Tout un message ! Un message qu'il aurait peut-être pu expliquer (qui sait ?) s'il avait vécu plus longtemps... Peut-être même aurait-il chanté cette chanson : "On a tous quelque chose en nous de Dieu" !
C'est aussi le message que Jean d'Ormesson, "une espèce d'agent secret de Dieu" (comme il dit de lui-même), a essayé d'exprimer sans vraiment y arriver, que Dieu existe et qu'il est réel ! Je crois qu'il lui a juste manqué un peu de temps, Dieu sait s'il y serait parvenu !
Oui, parce que tous les deux, Jean comme Johnny, étaient dans leur nature "comme des petits enfants" ! Exactement ceux dont Jésus a dit : "Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas ; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent" (Marc 10.14). Simplement, si quelqu'un veut venir après Jésus, il demande de renoncer à soi-même, de se charger de sa croix et de le suivre (Matthieu 16.24).
Toute génération confondue, c'est pour moi le message qu'il convient d'emporter avec soi dès lors que nous avons passé la grande porte ouverte du 21e siècle. En recommandant si possible, avant l'arrivée des cheveux blancs, de faire un pas décisif à l'écoute de cette parole merveilleuse sortie de la bouche de Jésus : "Je vous le dis en vérité, si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux." (Matthieu 18.3)
* En fait, la croix que Johnny Hallyday portait à son cou représente une femme crucifiée avec une guitare...
