Il a fallu qu’un jour Dieu fasse l’homme !

Et OUI à la VIE!

Salut Alberto, je ne croise pas souvent le long de tes côtes,
mais je garde au bout de ma lorgnette le fanal de ton joueb!

Très bonnes Pâques à toi, ami, et à ta famille et à ta communauté,
et si tu n'as pas sû combien j'allais mal cet hiver, apprends que je vais mieux!
Le Seigneur est bon et veille, Gott sei dank!

Je ressens ces effets d'une nouvelle naissance en revenant au jour en ces temps.
Reçois mon amitié toujours vivante

Comme moi Jubilacion, mes pensées vont parfois vers toi avec une amitié aussi toujours vivante.
Que ce renouveau ou cette nouvelle naissance que tu ressens te fortifie réellement dans ton corps. Merci de ton petit signe. Oui, nous avons tout à espérer du Seigneur, aujourd'hui encore, comme pour demain. A bientôt, je t'embrasse.

Alberto es-tu pro-choix ou pro-vie?

par exemple, je crois que je serai une mère catastrophique.

Mawi, qu'est-ce que tu veux dire par là ? Explique et je vais te répondre avec grand plaisir.

les pro-vie sont pour la vie. Le respect de la vie avant tout, l'embryon est un être humain, tout ça.

les pro-choix pensent que c'est le choix des femmes qui a priorité, ce qu'elle veulent faire de leur corps et tout ça.

par exemple, je serai une mère catastrophique.

Moi de toute façon je suis pour la vie ! Effectivement, l'embryon de quelques mois est un être humain.

Mais ce n'est pas si facile que cela. Tout ce qui est "humain" n'est pas facile et oblige à la réflexion... Ma femme et moi avons 4 enfants, toutefois je peux te dire que lorsque ma femme m'a annoncé la naissance du 4e, j'ai été malheureux et en pleine crise à la pensée que cette nouvelle naissance allait me mobiliser encore une dizaine d'années supplémentaires et m'empêcher de voyager pour faire des photos par ex. En plus ma femme ne serait pas près de retravailler... c'était donc une perspective de vaches maigres, de sacrifices et tout... Sur le moment j'ai même parlé d'avortement à ma femme ! Imagine ! Bien sûr, dans mon coeur il n'y a pas d'avortement. Notre fille Nathalie est née, et si elle n'était pas née elle manquerait. Elle est comme un soleil et son autre frère ne peut pas se passer d'elle...
Bref, je te raconte ça pour souligner et dire combien la vie depuis son embryon est précieuse.
Une femme, un homme qui n'ont pas encore eu d'enfants ne peuvent pas savoir ce que cela signifie. C'est seulement après quand les enfants sont là que l'on change très positivement et que l'on se rend compte du merveilleux de la vie. Sinon la vie c'est quoi ? La réalisation de soi-même ? Tu me vois rire !

Tu dis que tu seras par exemple une mère catastrophique, là je ne comprends pas ta pensée. Explique.

Bonjour stupidchick,

Je ne sais pas si c'est malpoli de s'incruster comme ça dans une conversation...

Je suis allée sur ton blog et j'ai lu sur ton 2e secret. alors ça me donne envie d'ajouter mon grain de sel.

D'abord, on ne sait pas quel genre de mère on sera tant qu'on n'en est pas. C'est idiot et pourtant...
Moi, j'ai toujours pensé que je serais une mère atroce.
Parce que je reprochais tout un tas de choses à ma mère. Et ne me sentais pas capable de faire mieux.
Parce que je suis bordélique, que je n'aime pas me lever le matin, que mon ménage c'est... heu...
Parce que j'ai facilement tendance à la déprime.

Comme dirait l'autre (mais c'est une très vieille histoire), ton père ne te donnais ton billet de train (à l'époque où c'est lui qui payait et pas sa fille qui fraudait :P ) qu'une fois en gare. Des jours avant, ça sert à rien.

Ca c'est pour dire qu'on ne sait pas quelle genre de mère on sera.
J'élève trois enfants, de 10 ans, 2 ans (et 2 mois!) et dix mois. Mon ménage est toujours bof, mais j'ai des petits qui se salissent trois fois par jour et j'arrive à les habiller tous les jours. Je me lève tous les matins pour qu'ils ne crèvent pas de faim. Jes les élève comme je peux, je crie trop, je les censure parfois un peu, je fais des erreurs, et alors. Je les confie à Dieu, aussi. Il saura les aider à surmonter les défaillances de leur mère (!)

il y a même des gens qui demandent à me parler pour savoir comment j'ai réussi à construire cette si belle relation avec la fille de mon mari. Qui voudraient des conseils.
Incroyable.

Et je ne dis pas ça pour faire mon panygérique. Au contraire.

Moi qui ai si longtemps cru que je serais une mère catastrophique... Parfois je repense à ce petit garçon (parce que je crois que c'est un garçon. c'est un des fantasmes qu'on se fait sur ces relations avortées) qui aurait été le grand frère de cette jolie fratrie.

A l'époque, j'étais mal dans ma peau, je n'avais pas d'homme dans ma vie, j'étais complètement paumée. Mais si c'était à refaire? Jamais.

Etre une mère, ça nous force à donner. Au lieu de tourner autour de nous. C'est déjà beaucoup. Et ca nous permet de recevoir beaucoup, beaucoup, beaucoup.

Voilà.
et pour finir, un texte écrit l'an dernier sur "Paroles Plurielles":
**************

Ça fait huit jours exactement que j’ai vu apparaître la petite ligne rose, à côté de la fenêtre témoin.
Ça fait huit jours exactement que je sais que je t’attends.
Ça fait huit jours exactement que ce n’est plus “moi toute seule” mais “toi et moi”.
Ça fait huit jours exactement que je n’erre plus sans but dans cette petite maison aux volets bleus qui m’a vue naître et qui a vu partir ceux qui m’avaient précédée.
Huit jours exactement que tu es devenu mon ancre. Toi, invisible et déjà si présent, toi qui grandis dans le secret de mon ventre.

Ce matin, pour la première fois depuis longtemps, j’ai ouvert les volets bleus.
Le soleil a inondé et réchauffé toute la maison. Et voilà que je faisais partie de cette rue tranquille, dont le doux bourdonnement me ramenait au monde.
Demain, j’irai au jardin.

merci pour ce commentaire qui répond exactement à mes questions. et qui fait chaud au coeur.

J'en profite pour me livrer un brin, eh oui je fraude le train car feu mon père ne peut plus me payer le billet.

Quand le test a viré négatif j'ai pleuré, c'est idiot mais j'ai pleuré. Mon copain ne veut pas d'enfants tout de suite. Moi j'ai envie de donner un sens, et puis je suis dans l'âge...mais pas de boulot fixe pas de vie stable je sais pas trop...et faire un enfant dans le dos de qqn ça se fait vraiment pas...

en tout cas la question continue de me travailler. à quel âge as-tu eu ton premier? et à quel ê ge n'as tu pas eu le grand de la fratrie? juste pour savoir, me situer...

est-ce qu'on trouve encore le temps, avec les enfants, d'écrire???

Bonjour,

Merci pour ta réponse

Je vais essayer de répondre à tes questions...
J'ai eu mon premier à 33 ans; un peu tard à mon goût mais bon... je n'avais pas encore mis la main sur le père!
Pour ma première grossesse, j'avais 22 ans. Le père, qui n'était plus mon copain, ne voulait absolument pas que je garde l'enfant; il trouvait insupportable d'imaginer que son petit puisse gambader dans les prés d'un autre continent. Je me suis imaginée qu'il avait son mot à dire. C'était tellement stupide (ou lâche) de ma part.

De ces deux réponses, tu déduiras que pour moi
- mieux vaut toute seule que pas du tout,
mais aussi
- mieux vaut à deux que toute seule.
planifier de faire un bébé toute seule, pour moi ce n'est pas envisageable; je trouve que c'est vraiment prévu pour être un truc qui se fait... à deux. jusqu'au bout. Je ne sais pas comment je ferais sans mon mari personnellement; et ce n'est pas qu'une question de contingences pratiques; c'est aussi le soutien, savoir qu'on est "à deux dans cette galère".

Pour ce qui est de la situation stable... j'exagère sans doute un brin, mais selon moi, quand le couple est stable, la situtation est stable. A part ça, qui peut jamais gager du lendemain?

Dernière question: trouve-t-on le temps d'écrire...
Réponse en deux volets:
Oui. Les premiers mois sont galère, mais les bébés font la sieste, dorment la nuit, puis vont à l'école...
On a moins de temps, certes, mais on peut toujours trouver le temps de faire un tas de choses... en s'organisant différemment.
Par contre. Avant, je connaissais tous les films qui sortaient, la musique du moment, je ne concevais pas ne pas être au courant de tout, et je voulais m'exprimer. Maintenant, je ne suis plus au courant et je m'en contrefous. Mon échelle de valeurs a changé. Et tout ce qui, dans la démarche artistique, était un peu narcissique, de recherche de soi, a été largement émondé (quoi que non anihilé, faut pas rigoler quand même). Ce côté "je tourne en rond, et je nourris une frustration", ça n'est plus là; à la place est venu quelque chose de plus positif, créateur.  Je ne parle pas des trucs à la mode et qui m'irritent ("je suis vraiment devenue femme quand j'ai été mère"), ça je n'y comprends rien. Mais d'avoir des enfants me donne une place et m'enracine.

Ah la la, une tartine encore.