© Alberto
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L'homme nu
L’HOMME NU
https://youtu.be/YoBbtr9ZkLo
1
Le diable mort assassiné
A l’aube bleue de tous les temps
Les bras ouverts à la pitié
Du pitre monstre de satan
Agite encore de sa croix
Son sabre rouge sanguinaire
Sanguinolent dans le crachat
De ma blessure de misère
Mathématique de gerçures
Où je calcule la douleur
Où s’accumulent à ma mesure
Des quantités de casse-coeurs
Ô Dieu des temps démesurés
Mesure l’antre d’Arcadie
Où l’homme meurt avec sa plaie
Sur le grabat de l’agonie
Et cette soeur qu’on vient chercher
A la veillée des soirs de pluie
Cette moitié qui se défait
A la lueur d’une insomnie
Mélancolie de l’âme soeur
A la façade de néant
Où s’entrelacent comme un coeur
Les tresses bleues de l’illusion
2
Je suis l’homme habillé de nu
De nymphes mornes apprivoisées
Nymphomane de l’inconnu
De l’inutile vérité
Ma cabane c’est l’Acropole
Où croulent les pâles étoiles
Tambourinant la farandole
Depuis le temps du premier bal
Cathédrale de fanfreluches
Où je m’invente mes prières
Où je blasphème les perruches
Et leurs perroquets de bréviaires
Ô Dieu de la fécondité
Arrête ta valse féconde
La musique de la destinée
N’a pas germé comme à la ronde
Les nénuphars de noir plastique
Bien épanouis sur les phonos
Qui bradent leurs sons maléfiques
En cataractes de grelots
Aux avatars ébouriffés
Du simulacre de combat
Aux vieux routiers dévergondés
Qui se relâchent sur le tas
3
Regardez-moi se dessiner
En frime rose ce tableau
Métamorphose du péché
De la bergère et son troupeau
Filant sa laine sous la lune
Ecarquillée sous sa carcasse
Où passe comme une rancune
Une lueur un peu fugace
De figurants défigurés
Où je figure à ma manière
Où je repère à la ramée
Les héros de la boutonnière
Ô bergère à la face d’ange
Epanche ta chaste froidure
Majuscule d’un autre temps
Aie pitié de ta pourriture
Et ces moutons tout moutonnés
Comme une mer où bat le roc
Où bavent des épaves nées
D’une croisière d’équivoques
Barques futiles au bois gercé
Par les années qui se trimbalent
Vous coulerez à la marée
De la dernière mer étale
4
Je suis l’homme habillé de nu
De ma parure je confesse
A la clarté de votre cul
La communion de la sagesse
Et je m’en lave la vertu
Ce rat d’égout dégoulinant
A ras des pages révolues
De la révolution des temps
Les soirs de brume où la raison
Se met à battre la chamade
Où se débattent les tourments
Claquemurés de mascarade
Ô Dieu des hommes fabriqués
Des analphabètes stupides
Des saltimbanques endimanchés
Qui banquent dans les poches vides
Dans le désert de tes entrailles
Où les corbeaux claquent des ailes
Où la porno de tes tripailles
Flagelle l’âme démentielle
Dans ce désert où bat la vie
A la lueur de tant de fables
Je ne sais pas si je souris
Ou si je pleure dans ton étable
Ou si je pleure dans ton étable
©Guy Marchal (Nuremberg, 25 janvier 1977)
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