Les trois croix de Golgotha
Ceux qui n'ont pas d'espérance sont obligés de regarder en arrière dans leur passé pour y puiser, si possible, la force d'exister encore. Eux qui souffrent de la nostalgie, les voilà servis ! La surenchère de leur souffrance due au temps passé qui ne reviendra plus jamais risque de les momifier dans un fantasme inassouvissable. C'est ce qui s'appelle attiser la plaie ! Un photographe de renom des années soixante, pensant faire quelque chose de bien pour les seniors, va placarder les murs des EHPAD par ses photographies des années soixante. Cela plaira peut-être, mais n'encouragera en rien à regarder l'avenir. Drôle d'espérance à rebours que le rappel imagé des belles années de jeunesse, c'est le monde à l'envers.
La génération aux cheveux blancs s'est bien amusée, elle a twisté, jerké, valsé, elle a dansé toutes les danses jusqu'à n'en plus pouvoir, comme si elle n'allait jamais mourir. Elle a connu mai 68. Mais aujourd'hui, elle s'aperçoit d'une chose, elle a peine à regarder de l'avant, alors ne voyant rien devant, elle regarde en arrière. Elle a seulement la sensation d'avoir vécu, mais dans le passé. L'accablement de la vieillesse, avec le corps qui dépérit, lui a déjà volé le présent. Déménagé dans un EHPAD, le senior n'a plus qu'à pleurer sur son sort. Combien sont-ils à demeurer prostrés devant le vide et l'absence ? Ils ont vécu. S'ils ont commis une seule erreur, c'est celle d'avoir oublié de se construire un avenir transcendantal, une espérance. Ils ont bien pensé à leurs corps, mais ils ont oublié leur âme. Leur restera-t-il assez de temps pour y penser ?
Jouer sa vie au petit bonheur la chance ou comme on joue au poker, comme si elle n'avait qu'une valeur marchande, c'est vivre sans âme. Celui qui n'a pas d'âme ne risque pas de la perdre. En réalité, cela relève d'une inconscience bien plus grave. Tout le monde a une âme, même le plus grand des malfaiteurs. Tu peux te fiche de la mort de ton corps, n'en faire aucun cas, jusqu'à voir en ta disparition, ta propre délivrance. Hélas, tu te trompes ! Si tu meurs dans tes péchés, tu verras l'horreur tout de suite après ton dernier souffle, l'horreur comme tu ne l'auras jamais imaginé. Si tu n'as pas remis ta vie à Jésus-Christ, des démons attendront ton âme pour en prendre possession et la tourmenter dans le lieu préparé à cet effet pour l'éternité.
Mais tu n'en es pas encore là ! Rassure-toi ! Si ta conscience a des sursauts, c’est qu’elle est en voie de se réveiller. Fais un effort pour la maintenir hors de la déraison. Il n'est plus question non plus, comme au temps des amours, de noyer un chagrin dans l'alcool. J'espère seulement qu'au cours des années passées loin de Dieu, ton coeur ne s'est pas endurci à l'extrême au point de se bloquer devant le message de l'évangile. D'abord, si tu es lassé, fatigué, déçu, reprends courage. Quelle que soit ta situation, la vie vaut la peine d’être vécue. Tu n'ignores peut-être pas la citation du réformateur Martin Luther : "Si l'on m'apprenait que la fin du monde est pour demain, je planterais quand même un pommier". Mais tu as certainement entendu assez de discours humains, maintenant, l'heure est venue de céder la place au Dieu vivant qui veut te parler. Laisse-lui une chance, comme lui te laisse une chance.
Son amour infini pour toi mobilise le ciel entier, tels des bras ouverts. Il ne tient qu'à toi de venir par la foi vers celui qui t'appelle par ton nom. Jésus connaît chaque être humain parfaitement. Si tu viens, les bras d'amour te transporteront tout près du coeur de Dieu. Rien n'est plus paisible et rassurant pour un bébé de sentir les battements de coeur de sa maman. En fait, pour se révéler à toi, Dieu, qui est amour, a mille moyens. Une chose est sûre : il ne s'explique pas, il se révèle. Cela simplifie grandement la chose. Il pourrait se présenter à toi, il pourrait te parler de manière que tu entendes sa voix phonétiquement, il pourrait aussi te donner une vision. Aujourd'hui, il va simplement t'ouvrir une fenêtre qui donne sur le mont Golgotha, près de Jérusalem, et il va t'inviter à regarder avec lui une scène qui aurait pu être filmée s'il y avait eu des caméras en ce temps-là. De loin, sur un fond de ciel sombre, il y a trois croix. Il faut zoomer pour distinguer sur chaque croix un homme crucifié. Un silence de mort règne, pas un seul oiseau ne chante. Quelques paroles vont être échangées entre les trois crucifiés. Ce sont ces paroles, précisément, que Dieu te demande d'entendre. Ton seul travail consistera donc à ouvrir l'évangile pour y recueillir les paroles de ces trois hommes, avec la description complète de la scène qui s'est déroulée sur ce mont Golgotha, il y a deux mille ans. Es-tu prêt(e) à faire ce que Dieu te demande ? Il suffit d'ouvrir la Bible et de rechercher le passage de la crucifixion de Jésus, crucifié entre deux brigands. La crucifixion de Jésus est rapportée dans les quatre évangiles : (Matthieu 27, Marc 15, Luc 23, Jean 19).
J'ai choisi ici un passage tiré de l'évangile de Luc, rapportant les paroles prononcées entre les deux brigands et Jésus : "L'un des malfaiteurs crucifiés l'injuriait, disant : N'es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et sauve-nous !
Mais l'autre le reprenait, et disait : Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même condamnation ? Pour nous, c'est justice, car nous recevons ce qu'ont mérité nos crimes ; mais celui-ci n'a rien fait de mal. Et il dit à Jésus : Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne. Jésus lui répondit : Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis" (Luc 23.39-43).
Dans cette scène réelle (elle a réellement eu lieu), l'amour et la justice de Dieu sont manifestés. L'un des brigands en a bénéficié, l'autre non. Jésus a confirmé la foi à celui qui en a bénéficié en réponse à son beau témoignage. Jésus avait dit : "C'est pourquoi, quiconque me confessera devant les hommes, je le confesserai aussi devant mon Père qui est dans les cieux ; mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai aussi devant mon Père qui est dans les cieux" (Mat 10.32-33). Une autre parole de la Bible vient confirmer le salut par la foi du coeur qui pousse à témoigner : "Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton coeur que Dieu l'a ressuscité des morts, tu seras sauvé. Car c'est en croyant du coeur qu'on parvient à la justice, et c'est en confessant de la bouche qu'on parvient au salut, selon ce que dit l'Écriture : Quiconque croit en lui ne sera point confus" (Ro 10.9-11).
En une seconde, le salut peut entrer dans ton coeur et bouleverser ta vie. Cette espérance que tu n'as pas su construire, peut soudain remplir tout ton être et te mobiliser à ton tour. Cette espérance te motivera pour parler comme le brigand qui a reconnu sa culpabilité et qui a vu en Jésus crucifié, son propre Sauveur. Le témoignage de ce brigand repenti à la dernière minute est puissant. Il a sûrement été comme un baume bienfaisant dans le coeur du Seigneur Jésus parvenu au plus profond de ses souffrances. Et la foi avec laquelle il lui a apporté sa requête n'a pu que lui plaire : "Souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton règne" ! Avec quel amour, le Seigneur lui a répondu promptement : "Aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis" !
Nous n'avons pas de meurtre sur la conscience comme c'était le cas pour les deux brigands, mais ne croyons pas que nous sommes meilleurs ! Nous sommes tous pécheurs et Dieu condamne le péché par la mort. La justice de Dieu est intransigeante, il ne peut tenir le coupable pour innocent. Mais Dieu qui est amour, ne supporte pas que toutes ses créatures périssent à cause de la condamnation du péché. Alors, entre lui et son Fils unique, ils se sont mis d'accord pour que le Fils prenne sur lui le châtiment qui nous était destiné. Les prophètes en ont parlé longtemps à l'avance, et lorsque Jésus est venu, il a accompli toutes les prophéties. Lui, l'innocent, celui qui n'a jamais rien fait de mal, il a été mis au nombre des malfaiteurs (Marc 15.28). Par cet acte de sacrifice, il a donné sa vie pour nous. L'un des deux brigands crucifiés avec Jésus l'a reconnu comme tel, et il a été sauvé, il savait qu'après la mort, Jésus ressusciterait et qu'il reviendrait pour régner. Quelle foi ! L'autre brigand ne l'a pas reconnu, si près de lui pourtant, et il s'est perdu. Que cette fenêtre ouverte sur les trois croix de Golgotha nous fasse réfléchir et nous redonne, avec la foi, la véritable espérance qui est en Jésus-Christ !
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