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Madrid – terminal
--> Le fait divers qui interpelle
Aux amis qui sont venus ici ces derniers jours,
Vous avez peut-être remarqué cette feuille verte présentée le 21 août 08 avec l’annotation : "Feuille cueillie ce jour". J’ai vraiment cueilli cette feuille verte le 21 août lors d’une promenade avec un collègue pendant le temps de midi. Nous sommes passés devant un arbre et autour du tronc poussaient ce genre de grandes feuilles dont j’ignore le nom. Je lui ai dit : "Regarde comme elles sont grandes, je vais en cuillir une pour la scanner..." A peine si mon collègue qui marche toujours vite a remarqué mon intervention. De retour au bureau, je l’ai scannée et mise en circuit sur mon joueb. Et puis en l’examinant, je me suis aperçu que sa forme n’était pas habituelle comme une simple feuille, parce que dans sa forme on y voit comme deux feuilles qui auraient fusionnés pour ne faire qu’une seule feuille...
Et puis je me suis dis pendant un long moment : "Mais pourquoi tu mets cette feuille ?" Car j’avais au fond de moi une appréhension. Je me suis même demandé s’il fallait développer mon annotation en expliquant le sens, ce que j’en ressentais avec insistance et secrètement en moi : la mort d’une personne jeune. Mais parler de ce sujet, non ! Surtout pas ! Et je suis vite passé à autre chose.
Le lendemain, promenade de midi avec mon collègue, cette fois dans le centre ville. Et c’est en parcourant les pages du journal local que je tombe sur l’information. Plus exactement sur une précision de l’information qui date de la veille (le jour où j’ai cuilli la feuille) : "Un avion a explosé à Madrid". (Jusque là je ne vois pas dans quelle mesure cette information aurait pu me toucher particulièrement)...
Mais voilà, la précision, c’est que parmi les victimes, (il y a aussi 3 victimes françaises), les 4 passagers allemands d’origine bavaroise, un père (50 ans), une mère (38) et les deux jeunes enfants (5 et 8), sont en fait des gens originaires de K., la petite ville où je suis, et il se fait que les parents de ce malheureux père sont des retraités modestes que je connais bien. L’homme, je l’appele Bismarck parce qu’il porte une barbe à la Bismarck (il est bien sûr d’origine prussienne). La femme, elle, très simple, me donne régulièrement des pots de confiture pour mes enfants ! Je les vois périodiquement et discute durant des heures pendant que mes enfants jouent sur le terrain de jeu en face de leur maison. Oui je me souviens qu’ils en parlaient assez de leur Gerd... Comment vont-ils supporter ce drame, je me le demande...
Bizzare la vie, oui, et combien tragique !
Nous vivons, mais notre vie ne tient qu’à un fil.
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