Il a fallu qu’un jour Dieu fasse l’homme !

Il était une fois un bateau. Pince-mi et son frère Pince-moi étaient dedans. Pince-mi tomba à l’eau. Qui resta dans le bateau ?

Pince-mi savait nager, il remonta très vite dans le bateau. Mais il n’était pas mouillé. Pince-mi dit à son frère :

- C’est quand même bien de voguer sur un nuage, c’est mieux que de voguer sur la mer !

Pince-mi et Pince-moi voguaient en effet sur un nuage. Tout à coup il se mit à pleuvoir. Et le nuage se transforma en pluie, et il n’y eut plus de nuage. Pince-mi et Pince-moi se virent tomber, tomber, avec leur bateau... Plouf ! dans la mer. Au même instant, Pince-mi ouvrit les yeux et se dressa d’un bond sur son lit : il venait de rêver. Ouf !

Il allait être encore en retard à l’école. Son frère l’attendait:

- Dépêche-toi, lui dit-il.

Comme ils habitaient au bord d’un lac, et que l’école se trouvait au village de l’autre côté, ils étaient les seuls à s’y rendre en bateau. Mais c'était un plaisir.

Ce jour là, il y eut une tempête. Au sortir de l’école le vent s’était apaisé mais ils s’aperçurent avec stupéfaction que leur bateau avait disparu. Sûrement qu’ils ne l’avaient pas bien arrimé, et la tempête l’avait emporté Dieu sait où ! Comment le retrouver ? Comment retourner à la maison ?

- J’ai une idée ! dit Pince-moi.

- Dis toujours !

- On pourrait téléphoner à notre ami Alberto !

- T’a des sous pour le téléphone ?

A peine pour une communication. En plus Alberto n’était pas là. Quoi faire ? Ils marchaient sur le bord du lac...

- Si on faisait un feu !

C’était une bonne idée car il ne faisait pas trop chaud. Ils avaient toujours des allumettes dans les poches. Ils récupérèrent dans un champ quelques pommes de terre oubliées qu’ils firent cuire dans la braise.

Un peu plus tard, comme il n’y avait plus de bois pour alimenter le feu, ils avisèrent un vieux pneu abandonné et le jetèrent dans le feu. C’était la première fois qu’ils faisaient brûler du caoutchouc. Une épaisse fumée noire monta dans le ciel tandis qu’un petit vent attisait des flammes de deux mètres au moins ! Heureusement il n’y avait pas de danger que le feu se propageât autour d’eux, car il n’y avait rien que le bord du lac. Cependant, on devait apercevoir de loin cette fumée noire, et penser qu’il pouvait s’agir d’un incendie, qu’une maison était en train de brûler... Les pompiers furent alertés. La police aussi. Ils n’eurent guère le temps de réagir que déjà les “pin-pon” des pompiers, ainsi que la sirène de police se firent entendre. En un rien de temps, toute une armada de voitures se retrouva là, garées autour de ce feu, qui fut éteint en un clin d’oeil. Il n’y eu pas de remontrance, car sauf cette fumée polluante, il n’y avait pas eu de danger. Pince-mi et Pince-moi expliquèrent leur mésaventure au capitaine des pompiers. La réaction des pompiers fut prompte. Ils avaient un petit hors bord qu’ils mirent à l’eau. Et ils partirent à la recherche du bateau de Pince-mi et Pince-moi. Cela ne prit pas beaucoup de temps, et le bateau fut retrouvé. Chacun pu rentrer chez soi.

Pince-mi et Pince-moi se dirent qu’ils pourraient bien devenir pompiers quand ils seraient grands. En attendant, ils avaient promis de ne plus jamais jouer avec des allumettes.

©Guy Marchal (archives)