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Il a fallu qu’un jour Dieu fasse l’homme !

“Cherchez et vous trouverez, frappez et l’on vous ouvrira”
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Pourquoi les religions ?
--> Des lendemains qui chantent ?


Il est dans la nature humaine de se soucier de religion, soit pour refuser d’en pratiquer une, soit pour chercher celle qui correspond le mieux à des aspirations personnelles profondes. L’homme est religieux ; il est poussé à croire en un dieu, à le célébrer et à attendre de lui qu’il donne un sens à sa vie.
Tout au long de l’histoire, les religions, phénomènes universels, ont été et demeurent à l’origine de guerres, de persécutions et de superstitions en tout genre. Mais elles ont aussi structuré les étapes de la vie humaine, offrant l’espérance de l’immortalité, suscitant offrandes et sacrifices, et proposant des lois qui distinguent le bien du mal dans la société.

La recherche de Dieu
Grandeur, misère, folklore, consécration sont des mots qui décrivent la recherche religieuse de l’homme, en qui existe, de façon innée :
- une conscience religieuse, une intuition sur Dieu,
- une notion positive du cosmos et de ses mystères, y compris celui de l’origine,
- un sens de l’histoire et de la finalité de celle-ci.
Les religions témoignent de la recherche de Dieu. Leurs textes saints expriment un élan de l’homme vers Dieu et son espoir profond de le trouver. Le « dieu inconnu » cessera de l’être ; on le rencontrera ! Mais en attendant, la barrière entre Dieu et l’homme semble impénétrable.
Les religions du monde sont des religions de la nature. Elles dépendent, quelles qu’elles soient, du sentiment, de l’intelligence ou du désir des hommes. Toutes sont à la recherche de Dieu, mais cette recherche s’effectue à tâtons, dans l’obscurité, jusqu’à ce que Dieu se dévoile.

Inévitable religion...
L’homme moderne ne fait pas exception ; lui aussi est préoccupé par le phénomène religieux. Qualifier la religion d’illusion ou d’opium du peuple, comme l’ont fait Marx et Freud, n’y change rien.
De leur côté, les croyants se sont efforcés de prouver l’existence de Dieu, par toutes sortes d’arguments. Efforts inutiles, car ce qui dépasse notre expérience se situe, par nature, dans un autre domaine. Le pire est atteint chaque fois que la force des armes a été utilisée...
Le besoin religieux de l’homme, toujours et partout, relève, semble-t-il, du mystère. Même nié, il est satisfait par des idéologies de substitution au caractère, à l’évidence, religieux.

Même après la « mort de Dieu »...
C’est pourquoi il n’y a pas à s’étonner en considérant le renouveau spirituel qui se manifeste en Occident. Quelques événements marquants des années récentes sont typiques à cet égard. On se souvient que Jean-Paul II avait convoqué un colloque des grandes religions à Assise, caractérisé par la fraternité et la prière. Le Conseil Oecuménique des Eglises appelle au dialogue avec les autres religions et le congrès sur les religions du monde, qui a eu lieu à Chicago, a cherché à promouvoir les rapports entre les religions. Dans les réunions internationales, La déclaration universelle des Droits de l’homme (1948) est évoquée comme un texte de nature à rallier l’adhésion de tous.
Communion, dialogue, partage, droits de l’homme, tolérance sont des mots-clefs qui manifestent l’état d’avancement, dans les mentalités, de la mondialisation que soutiennent les médias.

Des lendemains qui chantent ?...

Imaginons le paysan Sarg, vivant à Schiltigheim en 1600. Il ne connaît pas d’autre religion que le christianisme, divisé certes, ni d’autres couleurs de peau, ni d’autres cultures que les siennes. Son clocher est le centre de gravité de sa vie : il naît, vit et meurt à son ombre.
Aujourd’hui, Schiltigheim est en Alsace, en France, en Europe où la monnaie est l’euro. L’entrepreneur Sarg et sa fille Florence regardent la télé et voient le Dalaï-lama avec Bruce Springsteen à un concert d’Amnesty International. Florence trouve que c’est sympa, car elle s’intéresse au bouddhisme tibétain.

La grande découverte des religions...

Quelle richesse, pensera-t-on ! Le monde est devenu un village où les cultures, les religions, les personnes, les activités sont brassées comme chez Kronenbourg !
Si, en Occident, le monopole du christianisme n’existe plus, est-il toujours la « Mercedes » des religions, celle qui « marche » mieux que les autres ? Florence de Schiltigheim ne le pense pas : le christianisme est bas de gamme parmi les religions. Le yoga, comme beaucoup d’autres pratiques religieuses, apparaît vraiment performant...
Bien des adeptes de la spiritualité nouvelle sont à la recherche de quelque chose qui les libère de la banalité métro-boulot-dodo. L’homme a des aspirations religieuses qui, satisfaites, devraient lui permette de bien vivre là où il se trouve. Il est de plus en plus séduit par l’idée de l’unification de toutes les religions : un monde, un peuple, une religion. Tous ensemble, citoyens du monde, ne serait-il pas possible de vivre dans la tolérance et dans la paix ?

La foi chrétienne dépassée ?
Qu’en est-il alors de la foi chrétienne ? Sa position est devenue inconfortable, sinon insoutenable.
Aujourd’hui, en Occident et même ailleurs, les chrétiens ont toute liberté de professer leur foi. La sincérité est une valeur que chacun respecte. Une seule chose, cependant, est devenue inacceptable. La prétention du christianisme à être unique en son genre et l’expression universelle de la Vérité. Une telle conception est récusée comme une sorte d’impérialisme culturel ou de racisme religieux, non seulement par les autres religions, mais aussi par nombre de chrétiens.
Le christianisme peut-il, dans la perspective qui est la sienne, expliquer l’existence des autres religions ? S’il ne le peut pas, il n’a pas qualité à retenir l’attention de quiconque. Il en est de même, d’ailleurs, pour toute religion qui se veut à portée universelle.

Les religions, pourquoi ?
Pour le christianisme, il y a une religion, car il y a un seul Dieu, le créateur, de qui, par qui et pour qui sont toutes choses. C’est ce qu’exprime l’apôtre Paul dans la Bible, au livre des Actes des Apôtres : « Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qui s’y trouve, lui qui est le Seigneur des cieux et de la terre... donne à tous la vie, le souffle et toutes choses. Il a fait que toutes les nations humaines, issues d’un seul homme, habitent sur toute la face de la terre... afin qu’ils cherchent Dieu pour le trouver... Or il n’est pas loin de chacun de nous, car en lui nous avons la vie, le mouvement et l’être. » (Actes 17,24-28)
Au tout début de l’humanité, il n’y avait pas des religions, au pluriel. Par la suite, l’homme s’est révolté contre ce Dieu unique et a commencé à le remplacer à sa façon, d’où la multitude de religions qui se sont succédées au fil de l’histoire du monde. A cause de sa séparation d’avec Dieu, l’homme est devenu sectaire, et l’harmonie, la paix et la communion ont été brisées, non seulement avec Dieu mais avec les autres. Avec la multiplication des religions, des antagonismes de toutes sortes sont nés. Les hommes adorent des faux dieux et oublient leur prochain.
L’enseignement de Jésus-Christ n’a d’autre objectif que la restauration d’une situation d’harmonie. En voici la substantifique moëlle : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta pensée... Et tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Matthieu 23, 6)
Mais comment arriver à mettre cela en pratique ? Aimer Dieu que nous ne voyons pas est-ce possible, alors qu’aimer notre prochain, tout près de nous, relève si souvent de l’utopie ?

Dieu à la recherche de l’homme
La foi chrétienne est une religion de la révélation. Dieu a parlé. Il est venu sur terre pour nous rencontrer et pour combler la distance, rétablir la relation entre lui et nous.
Du haut des cieux vers le bas, sur la terre : de Dieu, l’Inconnu, le Créateur, à l’origine de toutes choses, vers nous, ici-bas. Dans ce mouvement, Dieu descend jusqu’à la crèche de Bethléem ; en Jésus, Dieu fait homme, il assume notre humanité jusqu’à la Croix, l’ultime abaissement où il a assumé la mort à notre place. Ainsi Jésus qui est Dieu nous sauve de la mort, parce qu’il est mort pour nous. Sublime paradoxe !
Incroyable mais vrai ! Il a plu à Dieu -comme l’expose la Bible- de nous sauver en mettant Jésus-Christ, son Fils, comme Médiateur, entre lui et nous, de telle sorte que nous sommes au bénéfice de son oeuvre. Comme il nous est impossible de « monter » vers Dieu, Dieu est « descendu » vers nous.

Conclusion
Or Jésus dit « Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père, (à Dieu) que par moi » (Jean 14,6). Et il insiste d’une façon qui peut nous sembler scandaleuse en affirmant :
- Je suis le seul « pont » entre Dieu et l’homme.
- Je supprime ce qui vous sépare de Dieu.
- J’ai fait la paix avec Dieu pour vous.
- Je vous demande de croire en moi ; ainsi vous connaîtrez l’amour infini dont Dieu vous aime.
Certains pensent que les religions sont autant de sentiers permettant de grimper sur la colline vers Dieu, mais Jésus dit qu’il n’y a qu’un seul chemin : lui-même, le Médiateur en personne.
Paul Wells
Faculté de Théologie d’Aix-en-Provence

Ecrit par alberto, le Mercredi 1 Mars 2006, 11:51 dans la rubrique Tribune des théologiens.


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