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Le cirque
--> sur un autre registre
LE CIRQUE

Le néant de mes fameuses nuits de novembre,
Le souvenir ardent des envolées de cendre
Comme égarée par dessus les astres du temps
Et retombant de loin en loin en pluie de sang,
S’accumule en signe étrange au-delà des cîmes,
De haut en bas, de mes contrées les plus intimes
Aux confins de paysages non piétinés,
Aux détours de chemins non asphaltés, ni pris
Que par des voyageurs habillés de rosée,
Comme l’herbe au matin d’une clarté bénie.
Ah ! un nuage bleu s’effiloche là-bas ;
Une frange d’or que le vent aspire et boit
Flotte et brille à la lueur d’un astre couchant :
C’est le passé premier qui ne veut pas passer,
C’est l’arbre en feu qui ne veut pas se consumer,
C’est l’ineffable voix venue du firmament :
Nomade, ôte tes souliers,
Allons, c’est un pays tout autre ;
Ôte tes souliers de tes pieds,
C’est le pays que je fais vôtre.
Je suis celui qui suis !
Je suis celui qui suis !

Une ardeur folle ranime mon faible corps
Tandis que souffle encore un vent de grand nord.
Je disais ma peine à l’onde de la Pegnitz,
A ses eaux couvertes de jaspe et d’onyx.
J’effeuillais ma pensée au gré des vaguelettes
Dont le murmure étouffait presque la tempête.
Je savourais même l’humble parfum des herbes
Et la candeur des saules courbés sur la berge.
J’imaginais au coeur la sève séculaire,
L’âme mystérieuse de ces arbres verts :
Celui-ci tombant de tous ses membres sur l’eau,
Celui-là pointant tout son branchage là-haut.
Qui suis-je ? me demandais-je,
Qui suis-je ?

Sur l’aire verte ceinte des grises demeures,
Un chapiteau jaune orné de fines lueurs
Dresse ses mâts vers les hauteurs et m’interpelle :
C’est un cirque. Vite ! allons voir sa ménagerie !
Déjà du bas de ma rive monte le bruit
Des voix humaines, animales et rebelles.
Et je les vois là-bas, colorés, animés,
Je les regarde avec émoi : rien n’a changé !
N’est-ce pas le cirque de toutes les enfances ?
Mon Dieu ! mon Dieu ! il n’en est rien
En regard des innombrables gosses en partance
Qui meurent, qui meurent de faim...
Une dominante fauve régne sur place,
Pénètre l’être avec ivresse dans l’espace.
En ribambelles les enfants vont et reviennent,
Jouissant abondamment de cette bonne aubaine.
D’abord devant l’arche de toile aux pans ouverts
Offerts à l’onde d’une brise plus légère,
Un noir hippopotame broute l’herbe tendre
Carapacé de sa forme étrange et de boue,
Comme coulé dans la fonte ou dans la gadoue,
Sa gueule flasque, gauche, en prise aux flots sans nombre.
On l’entend triturer, souffler à ras de terre ;
On le voit ratisser, aller bon pied bon flair.
Et vu ainsi dans l’angle abrupt d’une surprise
On se grise d’une caricature exquise.
A trois pas la rivière : quel rêve un peu fou
Que d’y voir se baigner la bête tout d’un coup !
Le mystère est aussi au dessus de la piste
Où pend dans l’ombre le trapèze de l’artiste.
Ce n’est pas l’heure. Que regardez-vous bambins,
Envahisseurs heureux des tous premiers gradins ?
Que voyez-vous baladins, marmots et pitchouns
Accroupis dans vos climats ? Voyez-vous le clown ?
Ce n’est pas l’heure. Mais... sans doute chante en vous
L’hymne des bien-aimés. Dites, entendez-vous ?
Entendez-vous sonner le cor,
Le fifre, ou quelque oiseau d’or ?
Entendez-vous quelque refrain,
De ces beaux accents à reprendre
Sans même avoir à les apprendre,
Un couplet du petit matin,
Un ruban de notes satinées,
Des noires, des blanches, et des clefs
Ouvrant dans la nue le chemin
De l’aurore jusqu’au déclin ?
Entendez-vous chanter le jour,
Le choeur des choses de l’amour
Dirigé par l’unique auteur :
Créateur et compositeur ?
Entendez-vous dans l’étendue
La voix fidèle et soutenue ?
Qui ne saurait se dérober
De la face de l’astre blanc
Brillant des feux de tous les temps
Autour du globe pour l’aimer ?
Non, l’écho n’a point de génie,
Pourtant il répond à son cri...
Et moi, me demandais-je, qui suis-je ?
Qui suis-je ?

Puis, passant le cercle, le dépassant, voici
Les cages, les roulottes des animaux pris.
Magnifique ! trois tigres redoutables tournent
Interminablement dans leur étroit milieu,
Et invariablement, tant que je m’en retourne
Etonné de le voir en ce tableau fameux,
Lui, le plus illustre de tous les adversaires.
Que sont les chèvres, les chameaux, les dromadaires,
Boucs, brebis, perroquets, singes et chimpanzés, ...
Excepté le serpent le plus rusé de tous,
Que sont les animaux de la terre à côté
De celui dont il est attesté vivement :
Le diable rôde comme un lion rugissant
Cherchant quelqu’un à dévorer parmi nous tous ?
Tigre ou lion, la providence, pour l’attraction,
A ses propres raisons, et comme la pluie fine,
Elle apporte à la terre, au coeur ouvert en grand,
Une douce révélation du Dieu vivant.
Voyez-vous maintenant l’autre, l’autre le Satan,
L’adversaire en cage, d’une beauté féline ?
Voyez-vous sous sa flamme se qui se devine,
La morsure fatale de tous les Adam ?
Ah ! mes pauvres eaux, ma rivière,
Je suis la pierre dans ton lit !
Qui fera surnager la pierre ?
Où est le Dieu d’Elie ?
Elisée, le bois fit tomber
A l’endroit où avait coulé
Le fer. Et le fer surnagea.
Qui voit la croix de Golgotha ?
Je la vois... J’émerge. En surface s’en va,
Vogue l’épave fatale de mon cuirassé.
Miracle du bois ! Miracle du Crucifié
Qui fait remonter de l’abîme l’âme qui croit !
La terre sous mes pieds porte ainsi l’espérance
Tandis que mon coeur vibre de reconnaissance.
Combien de temps encor verra-t-on la bannière,
L’appel des grands enfants accroupis sur la terre ?

S’il pleut c’est que le bleu a mis son noir habit,
C’est que le ciel un instant embrasse la nuit,
Que l’étendue superbe, pour un temps ou deux,
Se cache dans les nues, les nuages des lieux.
S’il pleut, ami, c’est que Dieu répond à Elie :
Monte, il se fait un bruit qui annonce la pluie.

Un avion de passage assez haut dans le ciel
Vrombit comme un tonnerre, emmenant sous ses ailes
Au moins le rêve heureux qui traîne dans ma tête,
Et combien d’autres encore en ces voies de conquêtes ?
Un bouc est attaché à l’ombre des futaies ;
Il est beau, tacheté de noir clair et foncé.
Avec lui, aussi belle, une brebis des plaines
Allaite un tout petit grelotant dans sa laine.
Lentement mon regard passe de l’un à l’autre.
Quoi donc me fait penser au pays des apôtres ?
Est-ce l’odeur des fauves ou le parfum des fleurs ?
Est-ce le frêle abri réservé à l’acteur,
Le chapiteau tout jaune arrimé sûrement,
Ou les bêtes frisées, holocaustes d’antan ?
Et que me dit encor le chameau du désert
En douce sur Rachel et les dieux de son père ?
Ainsi point n’est besoin de parole à la bête,
Quoique Dieu, quand il veut, à quelque forte tête
Faire entendre raison, justice ou autre son,
Ordonne a l’âne muet de parler en son nom.
Cheminant maintenant vers d’autres carrefours
Avec un bon paquet de mon compte à rebours,
Je me demande encor si, de me retourner,
Bienfaits et bien-être me seraient enlevés.
Voilà ce qui m’affecte et ce qui me fascine :
L’image intacte des tigres sur ma rétine.
Mais va la vie ! va ! Et à toi ma foi, ô Dieu !
Que de l’autel sacré, ta grâce peu à peu
S’imprègne dans mon âme en affinant son cours,
En dirigeant son flot vers l’éternel amour !
Et en allant, dis moi pourquoi ce dernier look :
Les cornes sur le bouc, les cornes sur le bouc.
©Guy Marchal

Merci à ceux et celles qui ont lu jusqu'au bout !
Ecrit par alberto, le Dimanche 3 Juillet 2005, 17:23 dans la rubrique Poèmes.

Commentaires :

tgtgtgtg
06-07-05 à 17:20

oh j'ai lu! ah le cirque!...

et alors et alors...

les cornes signe de sagesse et de grâce débordante...

et alors et alors...

le son du shofar dans une corne au loin...

Il est tant de partir, que nul ne me retienne, mais je reviendrai!


 


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