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Le chêne et le roseau
--> la vie est fragile
La vie est fragile. Aujourd’hui tu te sens fort en pleine forme, mais demain tu peux être emporté, balayé. Aujourd’hui tu te sens en pleine vie, demain tu peux être mort. Comme un rien, comme quelque chose qui a été et qui n’est plu. Alors qu’est-ce que je suis ? Qu’est-ce que tu es toi ? Nous sommes pareils ! Nous avons exactement les mêmes joies et les mêmes problèmes. Aujourd’hui nous sommes là. Demain serons-nous encore là ?
Si tu t’en fiches, moi je ne m’en fiche pas ! Alors c’est que nous avons quand même des différences de pensée...
Si demain tu n’étais plus là et que tu puisses revivre soit dans un chêne soit dans un roseau, lequel des deux choisirais-tu ?
Le Chêne et le Roseau
Le Chêne un jour dit au Roseau :
"Vous avez bien sujet d'accuser la Nature ;
Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau.
Le moindre vent, qui d'aventure
Fait rider la face de l'eau,
Vous oblige à baisser la tête :
Cependant que mon front, au Caucase pareil,
Non content d'arrêter les rayons du soleil,
Brave l'effort de la tempête.
Tout vous est Aquilon, tout me semble Zéphyr.
Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage
Dont je couvre le voisinage,
Vous n'auriez pas tant à souffrir :
Je vous défendrais de l'orage ;
Mais vous naissez le plus souvent
Sur les humides bords des Royaumes du vent.
La nature envers vous me semble bien injuste.
- Votre compassion, lui répondit l'Arbuste,
Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci.
Les vents me sont moins qu'à vous redoutables.
Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici
Contre leurs coups épouvantables
Résisté sans courber le dos ;
Mais attendons la fin. "Comme il disait ces mots,
Du bout de l'horizon accourt avec furie
Le plus terrible des enfants
Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs.
L'Arbre tient bon ; le Roseau plie.
Le vent redouble ses efforts,
Et fait si bien qu'il déracine
Celui de qui la tête au Ciel était voisine
Et dont les pieds touchaient à l'Empire des Morts.
Jean de LA FONTAINE (1621-1695)
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Ce serait le roseau qui plie mais ne rompt pas. J'ai choisi cela à l'âge de huit ans, le jour où j'ai appris cette fable à l'école. Je vivais des choses très dures chez moi, et j'ai compris que si je voulais garder ma liberté intérieure et rester un chêne (bois dur) au fond de moi, j'avais intéret à être plus ou moins souple vis à vis de l'extérieur ambiant...pour ne pas être abattue de suite.
J'ai appris bien plus tard que le Seigneur n'éteignait point la flamme vacillante ou n'écrasait pas le roseau froissé, et j'avais bien besoin de ces paroles pour comprendre son action en moi et autour de moi! le chemin de sa grâce.
Je t'embrasse Alberto, à plus tard, je t'écris.